Un papillon dans une chrysalide
24/11/2010
Témoignages > Borderline > Ecrits dʼune cyclothymique
14 Mars 2004
Parfois des larmes coulent par amour, sans autre raison.
Comme si mon coeur débordait dʼamour à donner; en même temps, il semble incomplet lui aussi, comme moi.
Quand mon âme se sent seule, cette ˮincomplétudeˮ est due au fait que je nʼai pas trouvé celui qui me donnera la possibilité de remplir cette autre partie de mon âme.
Lorsque mon coeur pleure, cʼest plus vaste, cʼest à la terre, à lʼhumanité que je crie mon amour, mon besoin dʼespérer que chacun dʼentre nous ne rêve que dʼaimer lʼautre, sa propre personne, la vie.
Je suis triste quand les idées, les convictions bonnes ou mauvaises nous poussent à imposer nos vues, souvent par la violence et lʼagression; mais ce sentiment reste plus faible que mon espoir que nous arriverons à ne faire plus quʼun.
Nʼest ce pas ce à quoi nous aspirons durant notre vie quand nous cherchons désespérément à donner notre amour (tant bien que mal) et à recevoir ce même sentiment qui nous rend si léger, si serein ?
Cʼest à petite échelle certes, mais ne mettons nous pas dans lʼautre, celui ou celle en qui nous croyons, le plus profondément, tout cet espoir dʼépanouissement, dʼamour inconditionnel, que nos coeurs en secret désespèrent de pouvoir manifester librement au coeur unique, que chaque partie la plus pure dʼentre nous représente. Parfois le recul me fait réaliser combien nous nous débattons au mieux avec ce que nous sommes, notre histoire, lʼéducation des parents, dʼune société, des blessures.
Jʼaimerais que la capacité au bonheur soit facile dʼaccès de manière égale pour tous.
Je ne doute pas que cette tendance au bonheur soit disponible et libre dʼaccès mais les chemins pour y accéder sont souvent minés et difficiles. La lumière est souvent obscure.Elle tarde à se montrer ou plutôt nous tardons à trouver ses rayons réconfortants.
Je célèbre chaque épreuve de ma vie ainsi que chaque douceur quʼelle mʼa réservée, pour mʼavoir à chaque fin de tunnel offert la voie la plus à même de mʼépanouir, de mʼélever. Parfois le tunnel semblait plonger dans les abîmes, dans les grandes profondeurs, les plus dangereuses car les plus faciles pour soulager rapidement les maux qui me brûlaient au plus profond de ma chair et de mon âme.
Pourtant il a sʼagit parfois de renaissance, dʼéclosion du ˮpapillonˮ, si longtemps enfermé dans sa chrysalide. Cʼest ce que nous sommes tous un peu, un papillon dans une chrysalide...